
Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse
27 novembre 1830
France
Le 27 novembre 1830, la Sainte Vierge apparaît de nouveau à Catherine dans la chapelle. D’abord Catherine voit comme deux tableaux vivants qui passent et dans lesquels la Sainte Vierge se tient debout sur le demi-globe terrestre, ses pieds écrasant le serpent.
Catherine Labouré

Catherine est née le 2 mai 1806 à Fain-lès-Moutiers en Bourgogne, huitième de 10 enfants. Au décès de sa mère, à ses 9 ans, elle est placée chez sa tante puis elle revient à la ferme de son père à douze ans où elle s’occupe du ménage, de la cuisine et des bêtes si bien qu’elle ne va pas à l’école.
Une cousine se propose de prendre Catherine dans un pensionnat réputé qu’elle dirige et où elle apprend à lire et écrire. Son père qui désire la marier et la détourner de ce choix, l’envoie travailler à Paris, où un de ses frères tient une cantine pour ouvriers. Elle y découvre la misère du peuple, ce qui l’incite d’autant plus à entrer chez les religieuses de Saint-Vincent-de-Paul.
Après trois mois de discernement à la maison des Sœurs de la charité, elle commence son noviciat le 21 avril 1830 à la maison-mère située rue du Bac à Paris dont l’adresse restera celle de la chapelle Notre-Dame de la médaille miraculeuse. Le 30 janvier 1831, elle prend l’habit et prononce ses vœux. Elle est envoyée le 5 février 1831 à l’hospice d’Enghien qui recueille les vieillards et y reste jusqu’à la fin de sa vie, le 31 décembre 1876.
L’apparition
Tout a commencé le soir du 18 juillet 1830, vers 23h30. À la Maison des Filles de la Charité, rue du Bac Paris, Catherine Labouré dort. Un enfant auréolé la réveille et l’invite à rejoindre la chapelle du couvent. Quelques minutes plus tard, Marie apparaît: «Mon enfant, le bon Dieu veut vous charger d’une mission.» Elle lui précise que sa tâche sera délicate et difficile.
Les jours passent. Catherine n’a plus de nouvelle de la Vierge.
Cinq mois plus tard, le 27 novembre, en fin d’après-midi, alors que la jeune religieuse prie dans la chapelle, elle voit se dessiner deux tableaux au dessus de l’autel.

Sur le premier tableau, Marie se tient débout, face à elle. Sous ses pieds, elle écrase le serpent, symbole du mal. De ses mains jaillissent des rayons de lumière intense. «Ces rayons sont les symboles de grâces que je répands, si on me le demande», lui explique la Vierge.
Un ovale se forme autour de la scène et des lettres d’or apparaissent: «O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous».
L’image disparaît progressivement pour laisser place à une nouvelle représentation de la Vierge portant un globe surmonté d’une croix. Elle lui explique : «Cette boule représente le monde entier, la France et chaque personne en particulier».

Sur le second tableau, Catherine voit apparaître le «M» de Marie, entrelacé avec la croix de Jésus, comme pour rappeler le lien indéfectible qui les unit, entourée des douze étoiles de la «Reine du ciel». Deux cœurs se tiennent côte à côte. À gauche, celui de Jésus reconnaissable à la couronne d’épines qui l’entoure. Sur sa droite, un cœur transpercé par un glaive, comme pour représenter la douleur d’une mère voyant son enfant souffrir. C’est le cœur de Marie.
Tout en regardant les tableaux qui défilent sous ses yeux, Catherine entend la voix de la Vierge: « Faites frapper une médaille sur ce modèle ».
Les grâces de la médaille
Deux ans plus tard, Paris est touché de plein fouet par une violente épidémie de choléra. La situation est catastrophique dans la capitale. Le nombre de morts s’accroît chaque jour, dépassant les 20 000. Le confident de Catherine relatera ses apparitions à l’évêque de Paris, Mgr de Quélen, sans pour autant révéler l’identité de la jeune femme. L’évêque accorde aux sœurs de la Charité le droit d’organiser une distribution de médailles. Apparaissent alors les premiers miracles.
En quelques années, d’innombrables guérisons et protections dites «extraordinaires» établissent la renommée de la médaille. Dès lors, les Parisiens la déclarent «miraculeuse».

L’Eglise reconnaît l’appartition
L’apparition est reconnue en 1836. En 1876, le cap du milliard de médailles frappées est dépassé. Le 27 juillet 1947, le pape Pie XII canonise Catherine Labouré, 70 ans après sa mort.